Un tabou sociétal à briser pour une meilleure santé des femmes
En France, la ménopause est encore perçue comme un tabou sociétal, y compris au sein de 46% des couples et aussi pour certains professionnels de santé : 48 % des femmes de moins de 50 ans considèrent qu’il est difficile de parler de la ménopause et 39 % des femmes pré-ménopausées sont inquiètes. 34 % des femmes de 45-54 ans estimaient en 2019 qu’il n’y avait pas assez d’information sur ce sujet et 38 % ne savaient pas à qui en parler. 46 % des femmes pré ménopausées n’en ont jamais parlé à leur conjoint. 15 % des femmes pré-ménopausées ont reçu des remarques négatives sur leur (pré) ménopause.
Or, il est essentiel de voir la ménopause comme une étape dans le continuum de la vie des femmes. L’état de santé d’une femme entrant dans la période de périménopause sera largement déterminé par ses antécédents médicaux et gynécologiques, son mode de vie et les facteurs environnementaux.
Les symptômes de la périménopause et de la postménopause peuvent perturber la vie personnelle et professionnelle, et les changements associés à la ménopause affecteront la santé d’une femme à mesure qu’elle avance en âge. Par conséquent, les soins de la périménopause et du début de la ménopause jouent un rôle important pour favoriser un vieillissement en bonne santé et une bonne qualité de vie.
Longtemps protégées par leurs hormones féminines, les femmes ménopausées voient leur risque cardiovasculaire augmenter, et ce de façon encore plus importante en cas de ménopause précoce (avant 40-45 ans) [3] . Ainsi, si le risque d’infarctus du myocarde de la femme non ménopausée est inférieur à celui de l’homme, ce risque augmente après la ménopause. Le risque d’ostéoporose augmente également après la ménopause. La perte osseuse s’accélère en raison de la diminution de la capacité du corps à produire du tissu osseux. Autour de l’âge de 65 ans, l’ostéoporose atteint 39% des femmes (70% chez celles âgées de 80 ans et plus, n.b. : l’ostéoporose masculine liée à l’âge est moins fréquente). Il en découle une augmentation du risque de fracture du poignet, de fracture du col du fémur ou de tassement vertébral [4].
Mon bilan prévention : une innovation majeure pour informer les femmes et les accompagner dans la prise en charge des symptômes survenant pendant la transition vers la ménopause et après celle-ci
Dans l’auto-questionnaire 45-50 ans complété avant le rendez-vous Mon Bilan Prévention, les femmes pourront indiquer si elles souhaitent recevoir des informations sur les symptômes de la ménopause et les actions de prévention pendant le rendez-vous [5]. En effet, les femmes peuvent ne pas savoir que les symptômes qu’elles éprouvent sont liés à la ménopause, ou qu’elles peuvent obtenir des conseils ou des traitements qui les soulageront. Les femmes présentant des symptômes de la ménopause se sentent parfois gênées ou honteuses d’attirer l’attention sur ce qu’elles vivent et de demander de l’aide.
Beaucoup de femmes n’ont pas besoin de traitement. Toutefois, il peut être proposé lorsque les symptômes deviennent gênants. Il peut s’agir de traitements symptomatiques (par exemple en cas de sécheresse vaginale), ou en l’absence de contre-indications, d’un traitement hormonal substitutif.
Par ailleurs, les Bilans prévention seront le moment privilégié pour :
- évaluer les facteurs de risque liés à cette période de la vie des femmes dans une approche globale permettant d’aborder les habitudes de vie et les comportements favorables à la santé (alimentation, activité physique, consommation d’alcool, de tabac, stress …) ;
- rappeler les conseils hygiéno-diététiques fondamentaux dans la prévention des facteurs de risque cardiovasculaires (alimentation et activité physique) et osseux (apport suffisant en calcium et vitamine D), sensibiliser au risque d’hypertension artérielle, de diabète ou de cholestérol sanguin élevé.