Âge, sexe, diplômes… quel est le profil type de votre médecin en Bourgogne ?
Le Conseil national de l’Ordre des médecins vient de publier son atlas de la démographie médicale pour 2024. Ce document permet d’obtenir de nombreuses informations sur le profil des médecins dans la région. Où exercent-ils ? Ont-ils plus ou moins de 60 ans ? Nous répondons à vos questions.
Votre docteur correspond-il au profil type de ceux exerçant en Bourgogne ? C’est la question qui se pose suite à la publication du nouvel atlas de la démographie médicale par l’Ordre des médecins, le 4 octobre. Au niveau national, les différences entre les métropoles et les territoires ruraux sont flagrantes. Mais est-ce aussi le cas dans la région ?
Le lieu, le sexe, l’âge : on répond à trois questions sur les médecins en Bourgogne.
Où est-ce que nos médecins s’installent ?
Dans ce domaine, le département bourguignon qui a le plus de médecins est la Côte-d’Or. En 2024, 2 280 docteurs sont présents sur le territoire. C’est presque cinq fois plus que dans la Nièvre. Ce rapport d’un à cinq est largement supérieur à leurs populations respectives. D’après le dernier relevé de l’INSEE, la Bourgogne compte un peu plus de 200 000 Nivernais et 535 000 Côte-d’Oriens.
En Côte-d’Or, le taux de médecins en activité pour 1 000 habitants est donc deux fois supérieur à celui de la Nièvre. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Depuis 2010, la Nièvre a perdu 29,5 % de ses praticiens, tandis que son voisin côte-d’orien en a… gagné ! Quelle peut être la raison de cette attractivité ?
Il s’agit probablement de la métropole dijonnaise. En 2024, près de deux tiers des thérapeutes côte-d’oriens ont décidé de s’installer dans l’une de ces 23 communes. Et ce n’est pas une spécificité régionale. Partout en France, de nouveaux docteurs s’installent dans ces bassins de vie. À Lyon, le taux de médecins en activité est plus de sept fois supérieur à celui de Saint-Bonnet-de-Mure.
Quel est l’âge des médecins bourguignons ?
On l’a vu : les territoires ruraux sont ceux ayant la plus faible densité de praticiens bourguignons. Mais un autre défi attend ces départements : l’âge des docteurs encore en activité. Prenons l’exemple de l’Yonne. 38 % de leurs médecins ont 60 ans ou plus, soit le deuxième pourcentage le plus élevé de France métropolitaine.
La moyenne d’âge des médecins icaunais est d’ailleurs la plus élevée de France métropolitaine. De nombreux praticiens risquent donc de partir à la retraite. Le département doit réussir à attirer de nouveaux médecins, ce qui n’est pas chose aisée. En 2024, entre 0,2 % et 0,4 % des thérapeutes primo-inscrits ont choisi l’Yonne. Un pourcentage supérieur à la Nièvre, mais très loin de la Côte-d’Or.
Les départements doivent aussi les retenir ! En comparant avec les médecins inscrits dix ans plus tôt, on constate que le département a du mal à garder ses praticiens. Le taux de rétention, parmi l’ensemble des médecins icaunais, fait partie des plus faibles de France métropolitaine. Comment donc subvenir aux besoins d’une population vieillissante ?
Les médecins ayant obtenu leur diplôme à l’étranger pourraient être l’une des clés. Le docteur Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins, précise : « le diplôme français mène à la spécialisation et à l’hyperspécialisation, ce qui est incompatible avec l’installation dans des sous-préfectures, sans matériel par exemple. »
On observe donc une augmentation du nombre de praticiens nés et diplômés à l’étranger dans la Nièvre et dans l’Yonne. Ce phénomène n’est pas propre à la Bourgogne : en 2017, en France, 22 % des médecins installés étaient nés et diplômés à l’étranger, contre 10 % pour ceux nés et diplômés en France et 7 % pour ceux nés à l’étranger mais diplômés en France.
Et qu’en est-il de la féminisation du métier ?
Les praticiens bourguignons des territoires ruraux sont donc plus âgés que leurs confrères en ville. Le métier est également plus masculin dans ces zones. L’Yonne et la Nièvre sont les deux départements où le taux de femmes médecins est le plus faible. Les quatre départements bourguignons sont en dessous de la moyenne nationale dans ce domaine.
Article publié le 14 novembre 2024.